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Vay Tiá»n Nhanh Ggads. RĂ©sumĂ© La crĂ©ation de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale CPS en RĂ©publique centrafricaine est une initiative importante et sans prĂ©cĂ©dent pour rendre justice aux victimes de crimes atroces commis dans ce pays au cours des conflits depuis 2003. La Cour, Ă©tablie par la loi organique en 2015, est intĂ©grĂ©e dans le systĂšme judiciaire national de la RĂ©publique centrafricaine, mais dotĂ©e de juges, de procureurs ainsi que d'administrateurs internationaux et centrafricains. Conjointement avec la Cour pĂ©nale internationale CPI, qui a deux enquĂȘtes en cours sur des crimes commis dans le pays, la CPS reprĂ©sente une occasion importante de mettre fin Ă l'impunitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă laquelle les victimes des cycles de violence en RĂ©publique centrafricaine ont Ă©tĂ© confrontĂ©es. En rendant la justice au niveau national, la CPS offre une chance d'accroĂźtre lâĂ©cho des procĂšs auprĂšs des victimes et autres personnes les plus touchĂ©es par les crimes, et de renforcer la maĂźtrise et la capacitĂ© nationales Ă rendre la justice pour les crimes atroces. La CPS peut Ă©galement servir de modĂšle potentiel pour d'autres pays qui cherchent Ă rendre la justice pour des crimes internationaux dans leurs systĂšmes nationaux. Bien que la crĂ©ation d'une voie de justice pour les crimes les plus graves ne puisse rĂ©soudre l'ensemble des problĂšmes complexes auxquels la RĂ©publique centrafricaine est confrontĂ©e, l'expĂ©rience montre que les abus persistants sont alimentĂ©s par un manque de responsabilisation. En revanche, des procĂšs Ă©quitables et crĂ©dibles pour les crimes graves peuvent faire Ă©voluer le respect envers lâĂtat de droit et contribuer Ă la stabilitĂ© Ă long terme, en combinaison avec d'autres facteurs. Ce rapport prĂ©sente les progrĂšs, les obstacles et les dĂ©fis pour la CPS, de ses phases initiales Ă ce jour. Il n'est pas destinĂ© Ă fournir une Ă©valuation dĂ©finitive de la Cour, mais offre des observations sur le stade actuel de son dĂ©veloppement. Le rapport met Ă jour les dĂ©veloppements Ă la Cour depuis le rapport de Human Rights Watch de juillet 2017 intitulĂ© Meurtres impunis Crimes de guerre, crimes contre l'humanitĂ© et la Cour pĂ©nale spĂ©ciale en RĂ©publique centrafricaine ». La CPS a rĂ©alisĂ© des progrĂšs importants, en particulier en 2017, mais elle est toujours confrontĂ©e Ă des dĂ©fis importants. Sâil a fallu plus de temps que prĂ©vu pour rendre la Cour opĂ©rationnelle, cela a permis la prise dâimportantes mesures pour protĂ©ger la crĂ©dibilitĂ©, l'indĂ©pendance et l'impartialitĂ© de la Cour. Les victimes, les activistes et les professionnels de la justice centrafricains ont rĂ©affirmĂ© une exigence continue, urgente et sans Ă©quivoque de justice pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanitĂ© qui ont Ă©tĂ© commis, lors des recherches de Human Rights Watch. Les partenaires internationaux devront fournir un fort soutien politique et financier pour que cette Cour fonctionne, en plus du soutien des autoritĂ©s centrafricaines. Recommandations Au gouvernement de la RĂ©publique centrafricaine Soutenir l'adoption rapide du RĂšglement de procĂ©dure et de preuve de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale afin que la Cour puisse continuer ses investigations et poursuivre les crimes subis par les victimes centrafricaines. AccĂ©lĂ©rer et assurer la mise Ă disposition de lieux de travail pour les enquĂȘteurs, les magistrats et le personnel de soutien de la CPS, ainsi que des rĂ©sidences pour les magistrats nationaux de la CPS et leurs familles. AccĂ©lĂ©rer la rĂ©novation de l'ancien tribunal de premiĂšre instance, qui servira de locaux Ă la Cour pĂ©nale spĂ©ciale. Au Parlement Adopter sans dĂ©lai le RĂšglement de procĂ©dure et de preuve de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale une fois soumis au parlement. Au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies Suivre de prĂšs et rĂ©itĂ©rer le soutien continu de la MINUSCA Ă la Cour pĂ©nale spĂ©ciale et aux autres efforts du gouvernement visant Ă poursuivre les responsables d'abus, conformĂ©ment aux normes internationales de procĂšsĂ©quitables. Ă la Mission des Nations Unies en RĂ©publique centrafricaine MINUSCA Fournir une sĂ©curitĂ© Ă plein temps aux magistrats nationaux siĂ©geant Ă la CPS. Maintenir et s'acquitter pleinement de son mandat auprĂšs de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale au fil du temps, notamment en ce qui concerne la sĂ©curitĂ©, la protection et le soutien des victimes et des tĂ©moins, la protection des droits des accusĂ©s et les enquĂȘtes sur les crimes. Au Programme des Nations Unies pour le dĂ©veloppement PNUD Maintenir le soutien de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale dans le cadre de son projet conjoint sur la Cour. Dans le cadre du soutien du PNUD Ă la Cour, assurer le recrutement de Centrafricains pour mener des activitĂ©s de sensibilisation sur la CPS et un programme de sensibilisation actif pour la CPS, afin de rĂ©duire les malentendus et d'accroĂźtre l'impact de la Cour. Ă l'Union europĂ©enne, aux gouvernements de la France, des Pays-Bas, des Ătats-Unis ainsi que du Canada, et aux autres gouvernements bailleurs de fonds Fournir un soutien financier et politique supplĂ©mentaire Ă la Cour pĂ©nale spĂ©ciale afin qu'elle puisse s'acquitter de son mandat de rendre justice pour les crimes graves commis. Utiliser le groupe de rĂ©fĂ©rence de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale, un groupe composĂ© d'Ătats intĂ©ressĂ©s par la Cour pĂ©nale spĂ©ciale Ă New York, afin desusciter un soutien financier adĂ©quat et continu pour la CPS. Ă la Cour pĂ©nale internationale Soutenir des poursuites efficaces par la Cour pĂ©nale spĂ©ciale en partageant des informations sur des affaires spĂ©cifiques le cas Ă©chĂ©ant. Soutenir le dĂ©veloppement d'enquĂȘtes efficaces, ainsi que la protection et le soutien des victimes et des tĂ©moins, en continuant Ă partager l'expĂ©rience avec le personnel de la CPS. Coordonner les programmes de sensibilisation avec la CPS, afin derĂ©duire la confusion au sein de la population centrafricaine concernant la CPI et la CPS et maximiser le nombre d'activitĂ©s de sensibilisation. MĂ©thodologie Ce rapport sâappuie sur la recherche documentaire de Human Rights Watch, l'observation rĂ©guliĂšre des dĂ©veloppements Ă la Cour pĂ©nale spĂ©ciale et sur des recherches menĂ©es Ă Bangui, en RĂ©publique centrafricaine, en octobre 2017. Ă Bangui, les collaborateurs de Human Rights Watch ont organisĂ© 18 rencontres, y compris des rĂ©unions de groupe auxquelles ont participĂ© plus de 35 personnes, sur le travail de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale. Cela s'ajoute Ă la participation Ă un atelier sur le projet de RĂšglement de procĂ©dure et de preuve de la Cour. Parmi les personnes interrogĂ©es, figurent des victimes de crimes violents commis depuis 2003 lors des conflits dans le pays et qui travaillent avec des association de victimes, des reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile locale, des avocats, des agents du gouvernement, des magistrats et du personnel administratif de la Cour, du personnel des Nations Unies, des reprĂ©sentants de la Cour pĂ©nale internationale, ainsi que du personnel dâorganisations non gouvernementales internationales, et des bailleurs de fonds. Les entretiens ont Ă©tĂ© menĂ©s en français ou en anglais, et le contenu de ce rapport reflĂšte une synthĂšse des notes prises par deux collaborateurs. Des entretiens de suivi ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par tĂ©lĂ©phone et en personne Ă New York, entre octobre 2017 et mai 2018. Certaines personnes interrogĂ©es ont souhaitĂ© garder l'anonymat car elles n'Ă©taient pas autorisĂ©es Ă discuter publiquement de ces questions et d'autres noms ont Ă©tĂ© omis pour des raisons de sĂ©curitĂ©. Des descriptions gĂ©nĂ©riques des personnes interrogĂ©es ou des pseudonymes sont utilisĂ©s tout au long du rapport pour respecter la confidentialitĂ© de ces sources. I. Contexte La crise actuelle en RĂ©publique centrafricaine a dĂ©butĂ© fin 2012, lorsque les rebelles de la SĂ©lĂ©ka, majoritairement musulmans, ont Ă©vincĂ© le prĂ©sident François BozizĂ© et se sont emparĂ©s du pouvoir en menant une campagne de violence et de terreur.[1] Fin 2013, des milices chrĂ©tiennes et animistes connues sous le nom d'anti-balaka ont Ă©galement commencĂ© Ă organiser des contre-attaques contre la SĂ©lĂ©ka.[2] Les anti-balaka Ă©taient issus de groupes locaux d'autodĂ©fense qui existaient sous BozizĂ©. Ils ont frĂ©quemment pris pour cible des civils musulmans, associant tous les musulmans avec la SĂ©lĂ©ka. Alors que la SĂ©lĂ©ka et les milices anti-balaka sâaffrontaient et se livraient Ă des attaques de reprĂ©sailles de plus en plus brutales contre les personnes dont elles considĂ©raient quâelles soutenaient leurs ennemis, les civils se sont retrouvĂ©s pris entre deux feux. Un grand nombre de musulmans ont fui et, avec le dĂ©part massif de la minoritĂ© musulmane du pays, les membres des milices anti-balaka se sont retournĂ©s contre les chrĂ©tiens et d'autres personnes qui, selon eux, s'Ă©taient opposĂ©s Ă eux ou s'Ă©taient rangĂ©s du cĂŽtĂ© de leurs voisins musulmans. Au fil du temps, les anti-balaka se sont retournĂ©s contre tout le monde afin de voler ou piller. Fin 2013, la mission de maintien de la paix de l'Union africaine UA a Ă©tĂ© rejointe par des militaires français pour rĂ©tablir l'ordre. La violence s'est poursuivie malgrĂ© la prĂ©sence des troupes françaises et de lâUA et, en avril 2014, le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies a autorisĂ© une nouvelle mission de maintien de la paix appelĂ©e Mission multidimensionnelle intĂ©grĂ©e de stabilisation en RĂ©publique centrafricaine, connue sous son acronyme français, MINUSCA. La mission avait un mandat Ă plusieurs volets protĂ©ger les civils ; faciliter l'accĂšs Ă lâaide humanitaire ; surveiller, enquĂȘter et signaler les violations des droits humains ; et soutenir la transition politique. DâaprĂšs les chiffres les plus rĂ©cents au moment de la rĂ©daction de ce rapport, publiĂ©s en dĂ©cembre 2017, la MINUSCA comptait 10 246 militaires et 2 020 policiers dĂ©ployĂ©s dans le pays.[3] En mars 2016, aprĂšs deux annĂ©es de gouvernement intĂ©rimaire, des Ă©lections relativement pacifiques ont Ă©tĂ© organisĂ©es et Faustin-Archange TouadĂ©ra a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© comme prĂ©sident. Mais la violence et les attaques contre les civils se sont nĂ©anmoins poursuivies, les factions de la SĂ©lĂ©ka et les groupes anti-balaka contrĂŽlant encore de larges pans du pays, en particulier dans les rĂ©gions de l'est et du centre.[4] Dans la seconde moitiĂ© de 2017, la violence menaçant les civils a explosĂ©.[5] II. Importance de la CPS pour les victimes en RĂ©publique centrafricaine En RĂ©publique centrafricaine, le manque de responsabilitĂ© pour les crimes commis par les forces gouvernementales dans le nord-est, ainsi que les inĂ©galitĂ©s Ă©conomiques et sociales profondes, ont contribuĂ© au sentiment de frustration et de colĂšre ayant aidĂ© Ă former le mouvement SĂ©lĂ©ka qui a renversĂ© BozizĂ©.[6] Le conflit actuel a Ă©galement Ă©tĂ© marquĂ© par une impunitĂ© quasi totale. Tant la SĂ©lĂ©ka que les anti-balaka n'ont subi presque aucune sanction pour avoir commis des atrocitĂ©s, et le ciblage des civils est devenu une pratique routiniĂšre de leurs opĂ©rations militaires.[7] Le manque de responsabilitĂ© lorsque des crimes graves sont commis a conduit Ă de nouvelles attaques de reprĂ©sailles de la part d'un groupe contre l'autre, intensifiant la violence et creusant le fossĂ© sectaire. En mai 2015, des consultations nationales, connues sous le nom de Forum de Bangui, ont clairement montrĂ© l'intĂ©rĂȘt marquĂ© du peuple centrafricain Ă lâĂ©gard de la justice pĂ©nale pour les crimes graves, avec une recommandation pour l'opĂ©rationnalisation de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale.[8] La CPS vient complĂ©ter deux enquĂȘtes de la CPI sur des crimes commis en RĂ©publique centrafricaine.[9] En 2017, le dĂ©sir de voir les auteurs de crimes traduits devant les tribunaux est restĂ© sans Ă©quivoque parmi les victimes, les activistes et les membres de la communautĂ© juridique interrogĂ©s par Human Rights Watch Ă Bangui. Bruno, une victime qui travaille avec une association de victimes de crimes, a dĂ©clarĂ© Ă Human Rights Watch Des personnes qui devraient dĂ©jĂ ĂȘtre reconnues comme des criminels continuent de commettre des crimes. Nous avons besoin d'un tribunal opĂ©rationnel officiel pour dissuader les gens, et il est regrettable que nous ne l'ayons pas. Les victimes recherchent la justice. Elles veulent voir les auteurs et leurs complices tenus pour responsables. Pour moi, la justice consiste Ă affronter les criminels et Ă savoir pourquoi cela a Ă©tĂ© fait.[10] Pierre, un reprĂ©sentant dâune autre association de victimes, a dĂ©clarĂ© Ă Human Rights Watch Pendant bien des dĂ©cennies, ce pays a connu de nombreux crimes qui n'ont jamais Ă©tĂ© jugĂ©s. Les criminels d'aujourd'hui sont les victimes d'hier. Nous n'avons aucune confiance dans le systĂšme de justice national. La Cour pĂ©nale spĂ©ciale nous donne l'occasion de repartir de zĂ©ro et d'amĂ©liorer le climat.[11] Henri, le reprĂ©sentant dâune autre association dâaide aux victimes, a expliquĂ© Les victimes veulent que la justice soit faite et que des mesures de rĂ©parations soient prises pour qu'elles puissent reconstruire leur vie. Elles veulent que les auteurs des crimes soient traduits devant la justice.[12] La question la plus importante dans l'esprit de certains reprĂ©sentants des associations de victimes qui ont parlĂ© Ă Human Rights Watch n'Ă©tait pas de savoir si la Cour pĂ©nale spĂ©ciale Ă©tait nĂ©cessaire, mais plutĂŽt de pourquoi cela prend-il tant de temps pour quâelle devienne opĂ©rationnelle.[13] Ils ont notĂ© que les abus se poursuivent et que le nombre de victimes continue de se multiplier alors que la justice n'a pas encore Ă©tĂ© rendue. Une victime qui travaille avec une association de victimes, Bernard, a dĂ©clarĂ© Ă Human Rights Watch Nous avons besoin que la Cour pĂ©nale spĂ©ciale soit rapidement mise en place ».[14] Certains des reprĂ©sentants dâassociations de victimes qui ont parlĂ© Ă Human Rights Watch ont Ă©galement exprimĂ© leur inquiĂ©tude sur le fait qu'en l'absence de procĂ©dures judiciaires crĂ©dibles, il existe un plus grand risque de vindicte populaire par les foules, ainsi que de probabilitĂ© que les preuves soient perdues.[15] Des membres centrafricains de la communautĂ© juridique et des droits humains qui se sont entretenus avec Human Rights Watch ont Ă©galement soulignĂ© le besoin vital de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale et la frustration que la Cour ne soit pas encore fonctionnelle.[16] Un avocat qui travaille avec les victimes des atrocitĂ©s commises dans le pays a dĂ©clarĂ© Ă Human Rights Watch que la justice et les rĂ©parations contribueraient Ă mettre fin aux violations des droits humains.[17] Les centrafricains travaillant Ă la Cour pĂ©nale spĂ©ciale ont Ă©voquĂ© Ă Human Rights Watch le besoin de justice pour les crimes. Un parmi eux a dĂ©clarĂ© Ă Human Rights Watch Nous sommes tous des victimes ici. Chacun d'entre nous a Ă©tĂ© affectĂ©. Nous voulons contribuer Ă la lutte contre l'impunitĂ© afin dâaider Ă apporter la paix. Nous voulons dĂ©courager les bourreaux. »[18] Des diplomates occidentaux basĂ©s Ă Bangui ont insistĂ© sur l'importance des efforts de reddition de comptes, partageant leur analyse selon laquelle l'impunitĂ© pour les abus est au cĆur des dĂ©fis continus auxquels le pays est confrontĂ©.[19] Certains avocats centrafricains travaillent en collaboration avec la FĂ©dĂ©ration internationale des droits de l'homme pour aider les victimes Ă accĂ©der Ă la justice. Ces avocats ont fait part Ă Human Rights Watch de leur intĂ©rĂȘt Ă aider les victimes Ă obtenir justice. Robert, l'un des avocats, a dĂ©clarĂ© On peut contribuer Ă la justice, en Ă©tablissant la vĂ©ritĂ©, et en demandant des comptes aux coupables. »[20] Jean, un autre avocat qui sâemploie Ă aider les victimes dans les procĂ©dures judiciaires, a ajoutĂ© La Cour pĂ©nale spĂ©ciale est une opportunitĂ© pour les Centrafricains. Nous espĂ©rons que le jugement de ces affaires devant la Cour pĂ©nale spĂ©ciale peut ĂȘtre un frein Ă l'impunitĂ©, car bientĂŽt il y aura une gĂ©nĂ©ration qui a grandi dans cette crise, et les bourreaux doivent ĂȘtre arrĂȘtĂ©s. Les crimes Ă©taient trop graves. Des milliers de personnes ont Ă©tĂ© assassinĂ©es. Ils ont tuĂ© des gens comme nous ne lâavions jamais vu. Nous devons exiger des comptes aux criminels. Nous espĂ©rons que cela aura un caractĂšre Ă©ducatif. Les gens apprendront que les actions ont des consĂ©quences.[21] Les avocats ont exprimĂ© l'importance de la CPS en tant qu'initiative nationale. Un avocat a dĂ©clarĂ© Ă Human Rights Watch C'est notre justice. C'est une juridiction nationale, qui a une complĂ©mentaritĂ© avec les enquĂȘtes de la CPI. La CPI va poursuivre les gros poissons. »[22] III. ProgrĂšs Ă la CPS En aoĂ»t 2014, le gouvernement de transition a signĂ© un mĂ©morandum d'accord avec la MINUSCA qui a dĂ©fini un mĂ©canisme de responsabilitĂ© judiciaire hybride pour juger les crimes commis dans le pays. Le gouvernement centrafricain a sollicitĂ© la participation de personnel international pour renforcer les capacitĂ©s du systĂšme judiciaire national et protĂ©ger l'indĂ©pendance de la Cour proposĂ©e.[23] Le 22 avril 2015, le parlement intĂ©rimaire du pays, le Conseil national de transition, a adoptĂ© Ă une large majoritĂ© une loi visant Ă crĂ©er la Cour pĂ©nale spĂ©ciale et, le 3 juin 2015, Catherine Samba-Panza a promulguĂ© la loi crĂ©ant la CPS. Le Conseil national de transition a chargĂ© le nouveau tribunal de juger les crimes commis lors de la rĂ©cente crise, comme l'avait proposĂ© le gouvernement de transition, mais Ă©galement les crimes commis depuis le 1er janvier 2003.[24] Le mandat de la Cour est dâenquĂȘter, dâinstruire et de juger les violations graves des droits humains et les violations graves du droit international humanitaire, commises sur le territoire de la RĂ©publique centrafricaine depuis le 1er janvier 2003, telles que dĂ©finies par le Code PĂ©nal centrafricain et en vertu des obligations internationales contractĂ©es par la RĂ©publique centrafricaine en matiĂšre de droit international, notamment le crime de gĂ©nocide, les crimes contre lâhumanitĂ© et les crimes de guerre. »[25] La CPS a la prioritĂ© sur les juridictions nationales ordinaires du pays, c'est-Ă -dire que la CPS a la prioritĂ© pour sĂ©lectionner et juger les affaires, mais les tribunaux ordinaires peuvent toujours juger les cas restants de crimes internationaux.[26] En outre, la loi portant crĂ©ation de la CPS prĂ©voit que si la CPI et la CPS travaillent sur la mĂȘme affaire, la prioritĂ© ira Ă la CPI.[27] La CPS a un mandat de cinq ans, qui peut ĂȘtre renouvelĂ©.[28] Les victimes ont un rĂŽle important dans cette Cour. En plus de servir de tĂ©moins potentiels, les victimes peuvent se joindre Ă la procĂ©dure pĂ©nale en tant que partie civile. Au sein des systĂšmes de droit civil sur lesquels repose le systĂšme de la RĂ©publique centrafricaine, les parties civiles servent de partie formelle aux procĂ©dures, aux cĂŽtĂ©s du procureur et de lâaccusĂ©. Les parties civiles peuvent prendre des mesures telles que prĂ©senter des piĂšces au dossier, en demandant qu'une enquĂȘte soit ouverte et que des mesures soient prises pour faire avancer l'enquĂȘte, et examiner les tĂ©moins. La possibilitĂ© pour les victimes de devenir parties civiles les place plus directement au centre du processus de reddition de comptes, et elle est relativement nouvelle dans les procĂ©dures impliquant des crimes internationaux.[29] Les victimes indigentes qui sont parties civiles Ă la CPS ont droit Ă un avocat pour les reprĂ©senter gratuitement.[30] La loi portant crĂ©ation de la Cour stipule en outre que le gouvernement est tenu de prendre toutes les mesures nĂ©cessaires pour fournir Ă la Cour pĂ©nale spĂ©ciale les moyens lui permettant d'accomplir cette mission dans l'intĂ©rĂȘt des victimes », et que le gouvernement doit garantir une aide Ă la prĂ©servation du matĂ©riel judiciaire pendant et aprĂšs les opĂ©rations de la Cour au profit des victimes et de la population centrafricaine.[31] AprĂšs une pĂ©riode de stagnation, la CPS a connu un nouvel Ă©lan en 2017, et nombre de membres clĂ©s de son personnel sont maintenant nommĂ©s. Parmi ceux-ci, onze magistrats internationaux et nationaux font office de procureurs, de juges d'instruction et de juges dans la Chambre d'accusation Ă la Cour, qui suit en grande partie une structure de systĂšme de droit civil.[32] Le 15 fĂ©vrier 2017, le prĂ©sident Faustin-Archange TouadĂ©ra a nommĂ© le Procureur spĂ©cial international de la Cour, Toussaint Muntazini Mukimapa, ancien procureur gĂ©nĂ©ral des forces armĂ©es de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo.[33] Le 25 mai, le Procureur Muntazini est arrivĂ© en RĂ©publique centrafricaine pour commencer Ă travailler.[34] Le 11 avril 2017, le ministre de la Justice, Flavien Mbata, a annoncĂ© la nomination d'AdelaĂŻde DembelĂ©, du Burkina Faso, et dâEmmanuelle Ducos, de France, comme juges d'instruction internationales Ă la Cour.[35] Le 5 mai, le prĂ©sident TouadĂ©ra a annoncĂ© la nomination de cinq magistrats nationaux Ă la Cour Alain Ouaby-BekaĂŻ, en tant que procureur spĂ©cial adjoint national ; Alain Tolmo, procureur spĂ©cial supplĂ©ant national,[36] Patience Guerengbo et Michel Ngokpou, juges d'instruction nationaux ; et Jacob Sanny-Damili en tant que juge national Ă la Chambre d'accusation de la Cour.[37] Le 6 juin, le prĂ©sident TouadĂ©ra a nommĂ© DieudonnĂ© Detchou du Canada, comme substitut du procureur spĂ©cial international.[38] Le 8 janvier 2018, Koffi Kumelio A. AfanÄe, du Togo, et Bernadette HoundĂ©kandji-Codjovi, du BĂ©nin, ont Ă©tĂ© nommĂ©s juges internationaux Ă la Chambre d'accusation, marquant les derniĂšres nominations aux postes judiciaires internationaux nĂ©cessaires Ă la premiĂšre phase des opĂ©rations de la Cour.[39] Plusieurs postes administratifs importants au sein de la CPS ont Ă©galement Ă©tĂ© attribuĂ©s, parmi lesquels DieudonnĂ© Selego, de la RĂ©publique centrafricaine, qui occupera le poste de greffier de la Cour.[40] Depuis 2015, le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU a mandatĂ© la MINUSCA pour soutenir l'opĂ©rationnalisation de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale. Entre autres choses, la derniĂšre rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© confĂšre Ă la mission de maintien de la paix la grande variĂ©tĂ© de tĂąches consistant Ă apporter Une assistance technique ⊠en vue de faciliter le bon fonctionnement de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale, en particulier dans les domaines des enquĂȘtes, des arrestations, de la dĂ©tention, de lâanalyse criminelle et scientifique, de la collecte et de la conservation dâĂ©lĂ©ments de preuve, du recrutement et de la sĂ©lection du personnel, de la gestion de la Cour, de la stratĂ©gie en matiĂšre de poursuites et de la constitution des dossiers, et de lâĂ©tablissement dâun systĂšme dâassistance juridique, le cas Ă©chĂ©ant, ainsi que renforcer la sĂ©curitĂ© des magistrats, notamment dans les locaux et durant les procĂ©dures de la Cour, et prendre des mesures visant Ă assurer la protection des victimes et des tĂ©moins.[41] En 2016, le Conseil de sĂ©curitĂ© a Ă©largi les tĂąches de la mission Ă la mobilisation d'un soutien bilatĂ©ral et multilatĂ©ral Ă la Cour elle-mĂȘme.[42] La MINUSCA collabore avec le PNUD pour soutenir l'opĂ©rationnalisation de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale dans le cadre d'un projet commun » sur le tribunal.[43] Le personnel de la MINUSCA a fait progresser une grande variĂ©tĂ© d'initiatives pour soutenir l'administration de la Cour au cours de lâannĂ©e derniĂšre. Il s'agit notamment de superviser et de recruter des consultants pour l'Ă©laboration du projet de RĂšglement et de procĂ©dure et de preuve, une stratĂ©gie de protection des tĂ©moins, une stratĂ©gie de dĂ©tention, une stratĂ©gie de sensibilisation et un projet de mĂ©morandum d'accord entre la CPS et la CPI.[44] Les avocats centrafricains ont manifestĂ© un intĂ©rĂȘt et un engagement importants envers les progrĂšs rĂ©alisĂ©s pour opĂ©rationnaliser la CPS. Les membres de la communautĂ© juridique Ă©taient bien reprĂ©sentĂ©s lors d'un atelier de deux jours organisĂ© par les Nations Unies et par le gouvernement centrafricain en octobre sur le projet de RĂšglement de procĂ©dure et de preuve et ils ont activement participĂ© Ă de longs dĂ©bats sur des dispositions spĂ©cifiques, notamment relatives aux droits des victimes Ă la Cour.[45] Ce type d'engagement peut contribuer Ă l'impact positif de la Cour sur le long terme. Des projets sont en cours pour que les locaux de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale soient situĂ©s Ă l'ancien Tribunal de Grande Instance, bien que des rĂ©novations soient encore nĂ©cessaires avant quâils puissent ĂȘtre opĂ©rationnels ; ces travaux de rĂ©novation devraient durer au moins jusqu'Ă la fin de 2018, selon une source de l'ONU dans le pays. Jusqu'Ă ce que les rĂ©novations soient terminĂ©es, la Cour utilise un immeuble d'habitation Ă Bangui comme un site temporaire. Les enquĂȘteurs et le procureur devraient travailler Ă partir de juin 2018 depuis le Commissariat Central, qui a Ă©galement fait l'objet de rĂ©novations.[46] IV. DĂ©fis Ă relever MalgrĂ© ces progrĂšs, la Cour pĂ©nale spĂ©ciale fait face Ă des obstacles importants qui devront ĂȘtre rĂ©solus pour que la Cour soit une rĂ©ussite. Juger des crimes internationaux est difficile mĂȘme pour les systĂšmes judiciaires les plus dĂ©veloppĂ©s, alors que le systĂšme judiciaire centrafricain est extrĂȘmement fragile et manque de ressources, et que le pays doit faire face Ă la violence persistante et aux violations de droits humains continuelles. Le dĂ©veloppement du systĂšme judiciaire dans son ensemble est nĂ©cessaire et devrait ĂȘtre soutenu par les bailleurs de fonds internationaux. Cependant, cette section met en lumiĂšre les Ă©tapes et les dĂ©fis majeurs qui attendent la Cour pĂ©nale spĂ©ciale pour entamer ses enquĂȘtes et ses poursuites. RĂšglement de procĂ©dure et de preuve La CPS ne dispose pas encore de RĂšglement de procĂ©dure et de preuve, qui est nĂ©cessaire pour que la Cour puisse engager des poursuites. Bien qu'il y ait un dĂ©bat quant Ă savoir si le RĂšglement pourrait ĂȘtre correctement adoptĂ© par les juges de la CPS ou devrait ĂȘtre adoptĂ© par le parlement, un consensus pour son adoption par le parlement a Ă©mergĂ© en 2017.[47] Les membres de la communautĂ© juridique centrafricaine qui se sont entretenus avec Human Rights Watch ont suggĂ©rĂ© quâun RĂšglement non adoptĂ© par le parlement manquerait de crĂ©dibilitĂ© et rĂ©duirait lâhĂ©ritage positif de la Cour dans le pays.[48] L'un des principaux dĂ©fis consiste Ă Ă©laborer un RĂšglement alignĂ© Ă la fois sur les normes et les pratiques internationales ainsi que sur la procĂ©dure pĂ©nale centrafricaine. Selon les avocats centrafricains, le rĂŽle de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale en tant que juridiction au sein du systĂšme judiciaire national ne devrait pas ĂȘtre nĂ©gligĂ© ; l'impact de la Cour sera limitĂ© si la pratique et les procĂ©dures locales ne sont pas intĂ©grĂ©es dans le RĂšglement dans la mesure du possible.[49] Il y a Ă©galement eu une controverse importante autour des Ă©lĂ©ments clĂ©s du RĂšglement en ce qui concerne les intĂ©rĂȘts des victimes Ă la CPS, question abordĂ©e dessous. Plusieurs membres de la communautĂ© juridique centrafricaine ont fait part Ă Human Rights Watch de leur inquiĂ©tude que leur contribution initiale au RĂšglement ne soit pas suffisamment reflĂ©tĂ©e dans le projet de texte Ă©laborĂ© par des consultants internationaux, et que des consultations sur le RĂšglement aient eu lieu alors que le projet Ă©tait trop avancĂ©.[50] En mĂȘme temps, les rĂ©dacteurs se sont engagĂ©s Ă apporter un certain nombre de rĂ©visions au RĂšglement lors de l'atelier des 2 et 3 octobre pour examiner les projet de RĂšglement. Le RĂšglement devait ĂȘtre soumis Ă l'approbation lors de la derniĂšre session parlementaire de 2017. Cependant, les rĂ©visions et l'examen plus approfondi du RĂšglement ont pris plus de temps que prĂ©vu, et elles devraient ĂȘtre soumises Ă la lĂ©gislature lors de la session parlementaire qui a dĂ©butĂ© en mars. Au dĂ©but d'octobre, le directeur gĂ©nĂ©ral du ministĂšre de la Justice a identifiĂ© l'adoption du RĂšglement par le parlement comme une prioritĂ©, et s'est engagĂ© Ă faire pression pour l'adoption rapide du RĂšglement auprĂšs de la CPS.[51] RĂ©parations au profit des victimes Un problĂšme majeur a Ă©tĂ© le type de rĂ©parations que la Cour pĂ©nale spĂ©ciale aura le pouvoir d'accorder aux victimes des crimes. Au cours des consultations sur le projet de RĂšglement, les avocats centrafricains se sont inquiĂ©tĂ©s du fait que le libellĂ© proposĂ© ne prĂ©voyait pas la possibilitĂ© de rĂ©parations individuelles, ni mĂȘme de rĂ©parations collectives, et semblait autoriser uniquement l'octroi de rĂ©parations symboliques », telles que des monuments commĂ©moratifs.[52] Les rĂ©parations font souvent partie des systĂšmes de droit civil sur lesquels repose le systĂšme centrafricain.[53] Les victimes de crimes commis en RĂ©publique centrafricaine qui travaillent avec des associations de victimes ont soulignĂ© l'importance de la possibilitĂ© de demander des rĂ©parations.[54] Les avocats ont fait valoir que les victimes veulent des rĂ©parations, que les rĂ©parations sont leur droit et que les victimes s'attendront Ă des rĂ©parations.[55] La question des rĂ©parations prĂ©sente des dĂ©fis. Les responsables centrafricains indiquent que le gouvernement n'a ni la capacitĂ© ni la volontĂ© de payer des rĂ©parations, alors que les partenaires internationaux ont indiquĂ© qu'ils n'Ă©taient pas prĂȘts Ă financer des rĂ©parations.[56] Certains avocats centrafricains suggĂšrent que les personnes condamnĂ©es peuvent disposer de ressources qui pourraient ĂȘtre utilisĂ©es afin dâautoriser lâattribution de rĂ©parations.[57] Cependant, les observateurs se demandent si certains des principaux individus impliquĂ©s dans les crimes disposent de ressources substantielles.[58] L'expĂ©rience rĂ©cente du procĂšs et de la condamnation de l'ancien dictateur tchadien HissĂšne HabrĂ© devant les Chambres africaines extraordinaires au SĂ©nĂ©gal souligne les difficultĂ©s Ă obtenir des montants de rĂ©parations satisfaisants en cas de manque de ressources.[59] La question des rĂ©parations judiciaires sâest accentuĂ©e en RĂ©publique centrafricaine avec les poursuites engagĂ©es par la Cour pĂ©nale internationale contre Jean-Pierre Bemba, ancien vice-prĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, condamnĂ© en mars 2016 pour crimes contre l'humanitĂ© et crimes de guerre commis par ses troupes en RĂ©publique centrafricaine en 2002 et 2003.[60] La CPI est l'un des premiers tribunaux internationaux ayant le pouvoir d'accorder des rĂ©parations, et les procĂ©dures relatives aux rĂ©parations dans l'affaire Bemba ont commencĂ© en juillet 2016, mais aucune dĂ©cision n'a encore Ă©tĂ© rendue sur les rĂ©parations.[61] Human Rights Watch et d'autres organisations de la sociĂ©tĂ© civile internationales et locales ont soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d'Ă©viter d'exclure la possibilitĂ© pour les victimes de recevoir des rĂ©parations dans le RĂšglement de la CPS.[62] En janvier 2018, le RĂšglement avait Ă©tĂ© mis Ă jour pour inclure la possibilitĂ© de rĂ©parations collectives et individuelles.[63] Protection des victimes et des tĂ©moins La protection et le soutien avant, pendant et aprĂšs les procĂšs pour crimes de guerre, Ă l'Ă©gard des victimes et des tĂ©moins impliquĂ©s dans les affaires, sont cruciaux pour assurer leur sĂ©curitĂ© et leur bien-ĂȘtre, ainsi que pour encourager leur participation aux procĂ©dures. En RĂ©publique centrafricaine, il existe peu d'expĂ©rience concernant une telle protection et un tel soutien, et les risques pour les victimes et les tĂ©moins impliquĂ©s avec la Cour pĂ©nale spĂ©ciale pourraient ĂȘtre Ă©levĂ©s compte tenu du caractĂšre sensible des affaires, de la localisation de la Cour dans le pays oĂč les crimes ont Ă©tĂ© commis, et du fait que les groupes armĂ©s continuent de contrĂŽler certaines parties du pays.[64] Parmi les reprĂ©sentants dâassociations de victimes interrogĂ©s par Human Rights Watch, il existe des inquiĂ©tudes relatives Ă la maniĂšre dont la Cour protĂ©gera les tĂ©moins et les victimes impliquĂ©s dans les procĂ©dures compte tenu des risques pour la sĂ©curitĂ©.[65] Les rĂ©centes nominations ministĂ©rielles de personnes soupçonnĂ©es d'ĂȘtre impliquĂ©es dans des abus ont accru ces prĂ©occupations.[66] La loi portant crĂ©ation de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale, ainsi que le projet de RĂšglement de procĂ©dure et de preuve, prĂ©voient des mesures pour protĂ©ger les tĂ©moins et les victimes.[67] Depuis 2015, le Conseil de sĂ©curitĂ© a Ă©galement explicitement autorisĂ© la MINUSCA Ă prendre des mesures pour la protection des victimes et des tĂ©moins. »[68] Un expert international a Ă©tĂ© nommĂ© pour diriger la protection des tĂ©moins Ă la CPS, et il sera rejoint par deux autres conseillers internationaux et trois agents de protection centrafricains.[69] Les consultants ont Ă©galement prĂ©parĂ© une stratĂ©gie de protection des tĂ©moins pour la CPS, mĂȘme si des efforts importants seront encore nĂ©cessaires pour transformer cette stratĂ©gie en un plan pratique pouvant ĂȘtre mis en Ćuvre dans le contexte de la RĂ©publique centrafricaine.[70] Il existe en Afrique une expĂ©rience importante en matiĂšre de protection et de soutien des victimes et des tĂ©moins dans des affaires impliquant des crimes graves menĂ©es dans le pays oĂč les crimes ont Ă©tĂ© commis, et cette expĂ©rience devrait ĂȘtre mise Ă profit dans lâavancĂ©e des affaires de la RĂ©publique centrafricaine Ă la CPS.[71] Certains Ă©lĂ©ments de ces efforts, comme Ă la Cour spĂ©ciale pour la Sierra Leone et le procĂšs national des viols commis en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, comprennent Une Ă©valuation initiale du risque concret pour les victimes et tĂ©moins individuels ; Lâutilisation de pseudonymes et d'autres mesures pour protĂ©ger l'identitĂ© des victimes et des tĂ©moins du public, notamment en utilisant des sĂ©ances Ă huis clos, si nĂ©cessaire ; Des conseillers psychosociaux pour soutenir les victimes et les tĂ©moins, et le transfert des victimes pour quâelles reçoivent des soins mĂ©dicaux si nĂ©cessaire ; La possibilitĂ© de rĂ©installation possible des victimes et des tĂ©moins Ă risque dans le pays ; et Le suivi avec les victimes et les tĂ©moins aprĂšs leur tĂ©moignage afin dâĂ©valuer la poursuite du risque, dâassurer la prestation de soins psychosociaux et mĂ©dicaux, et de mettre en place des mesures de protection supplĂ©mentaires si nĂ©cessaire.[72] SĂ©curitĂ© La sĂ©curitĂ© gĂ©nĂ©rale des locaux et du personnel de la Cour constitue un autre dĂ©fi majeur pour la Cour pĂ©nale spĂ©ciale. D'importantes questions se posent sur la façon de maintenir la sĂ©curitĂ© pour les enquĂȘtes et les procĂšs dans un pays oĂč le conflit persiste, oĂč de grandes parties du pays restent sous le contrĂŽle des groupes armĂ©s, et oĂč des abus continuent d'ĂȘtre perpĂ©trĂ©s. Des membres du personnel travaillant Ă la CPS ont exprimĂ© leur prĂ©occupation quant Ă la conduite d'enquĂȘtes efficaces dans ce contexte.[73] Les membres de la sociĂ©tĂ© civile centrafricaine ont Ă©galement identifiĂ© la sĂ©curitĂ© comme un dĂ©fi majeur pour la CPS.[74] La MINUSCA est actuellement responsable de la sĂ©curitĂ© des magistrats, notamment dans les locaux et lors des procĂ©dures de la Cour.[75] Des vĂ©hicules blindĂ©s assurent la sĂ©curitĂ© dans les locaux provisoires de la Cour, et tous les magistrats internationaux nommĂ©s Ă la CPS qui sont arrivĂ©s Ă Bangui bĂ©nĂ©ficient d'une protection rapprochĂ©e par des escortes militaires vingt-quatre heures sur vingt-quatre.[76] La situation a Ă©tĂ© plus compliquĂ©e pour les magistrats nationaux, qui occupent des fonctions de juge et de procureur Ă la Cour.[77] La MINUSCA a indiquĂ© qu'elle Ă©tait disposĂ©e Ă fournir une protection rapprochĂ©e Ă tous les magistrats nationaux, mais elle n'a pas Ă©tĂ© en mesure d'assurer cette protection en raison de problĂšmes logistiques liĂ©s Ă l'emplacement de leurs rĂ©sidences.[78] Le gouvernement, la MINUSCA et les magistrats nationaux ont proposĂ© une solution Ă plus long terme les magistrats nationaux et leurs familles vont s'installer dans un bĂątiment fourni par le gouvernement oĂč la MINUSCA est prĂȘte Ă offrir une protection rapprochĂ©e, en coopĂ©ration avec les forces nationales de sĂ©curitĂ©.[79] Cependant, on ne sait pas si et quand le gouvernement rendra ce bĂątiment disponible.[80] Entre-temps, certains magistrats et leurs familles ont Ă©tĂ© rĂ©installĂ©s dans des zones oĂč ils peuvent bĂ©nĂ©ficier de la sĂ©curitĂ© Ă plein temps assurĂ©e par la MINUSCA et par les forces nationales de sĂ©curitĂ©, et d'autres Ă©taient en train de faire de mĂȘme en fĂ©vrier 2018.[81] ProcĂšs Ă©quitables, reprĂ©sentation juridique et centres de dĂ©tention Des procĂšs Ă©quitables sont exigĂ©s par les normes internationales et ils sont importants pour garantir que les poursuites en matiĂšre de crimes de guerre favorisent un plus grand respect de lâĂtat de droit. Le projet de rĂšglement de la Cour pĂ©nale spĂ©ciale prĂ©voit la protection des droits internationalement acceptĂ©s de l'accusĂ©, notamment la prĂ©somption d'innocence et le droit Ă un avocat. Comme indiquĂ© ci-dessus, l'aide judiciaire aux victimes indigentes qui agissent en tant que parties civiles et accusĂ©es est Ă©galement prĂ©vue. Les dispositions garantissant que ces droits sont protĂ©gĂ©s dans la pratique restent Ă dĂ©terminer et un soutien externe sera important pour garantir l'Ă©quitĂ© des procĂ©dures. Il n'existe actuellement aucun programme opĂ©rationnel d'aide juridique permettant d'assurer la dĂ©fense des accusĂ©s ou des victimes indigents dans le pays, bien qu'une loi nationale sur l'aide juridique soit en cours dâĂ©laboration.[82] Il est Ă©galement improbable que les avocats locaux aient de l'expĂ©rience dans la dĂ©fense de personnes accusĂ©es des types de crimes de droit international qui seront poursuivis devant la CPS.[83] Les infrastructures de dĂ©tention, et leur supervision, sont Ă©galement dĂ©sorganisĂ©es. Les centres de dĂ©tention ont tendance Ă ĂȘtre gravement surpeuplĂ©s et les dĂ©tenus restent souvent en dĂ©tention prĂ©ventive au-delĂ des limites lĂ©gales prescrites et ce malgrĂ© peu de preuves pour justifier leur maintien en dĂ©tention. Des Ă©vasions de masse ont eu lieu.[84] Compte tenu des conditions de dĂ©tention et des installations pĂ©nitentiaires, le personnel de l'ONU Ă©tudie la possibilitĂ© de crĂ©er des cellules de dĂ©tention provisoires de haute sĂ©curitĂ© dans les prisons de Camp de Roux et de Ngaragba, pouvant accueillir des suspects de la CPS.[85] Des mesures visant Ă Ă©viter la dĂ©tention prĂ©ventive des suspects au-delĂ des limites lĂ©gales seront Ă©galement nĂ©cessaires. Recrutement et administration Bien que de nombreuses nominations d'employĂ©s aient eu lieu en 2017, des postes clĂ©s Ă la CPS sont demeurĂ©s vacants. Notamment celui de greffier adjoint, qui est un poste international, et 20 postes dâofficiers de police judiciaire, qui mĂšneront des enquĂȘtes pour la CPS. Le greffier adjoint jouera un rĂŽle majeur dans le fonctionnement global de la CPS. Traditionnellement, les greffiers des tribunaux internationaux et hybrides â notamment la Cour pĂ©nale spĂ©ciale â ont beaucoup plus de responsabilitĂ©s que les greffiers des tribunaux nationaux. En RĂ©publique centrafricaine, les greffiers se concentrent sur l'organisation des documents judiciaires et des audiences, et ont gĂ©nĂ©ralement travaillĂ© sur des procĂ©dures qui durent dix jours au maximum.[86] Les greffiers des tribunaux internationaux et hybrides portant sur des crimes de guerre surveillent rĂ©guliĂšrement la protection et le soutien des victimes et des tĂ©moins, la reprĂ©sentation de la dĂ©fense et la sensibilisation pour les affaires qui durent beaucoup plus longtemps, comme ce sera Ă©galement le cas pour la Cour pĂ©nale spĂ©ciale. Le greffier en chef de la CPS, qui est originaire de la RĂ©publique centrafricaine, a manifestĂ© un grand intĂ©rĂȘt Ă bĂ©nĂ©ficier de formation et de partage de bonnes pratiques par le personnel international.[87] Il aura besoin d'un soutien important de la part du greffier adjoint, dâautres membres du personnel du greffe ainsi que de la MINUSCA, pour veiller Ă ce que toute la gamme des responsabilitĂ©s du greffe soit correctement prise en compte. Le poste de greffier adjoint Ă©tait encore Ă pourvoir au moment de la rĂ©daction de ce rapport. Les nominations des officiers de police judiciaire ont renforcĂ© le besoin de vigilance pour protĂ©ger l'indĂ©pendance et l'impartialitĂ© de la Cour ainsi que son image. AprĂšs une premiĂšre sĂ©rie de nominations sensiblement diffĂ©rentes de celles proposĂ©es par un comitĂ© organisĂ© pour leur sĂ©lection, des consultations approfondies ont eu lieu entre la MINUSCA, le gouvernement centrafricain et les bailleurs de fonds.[88] En fin de compte, le prĂ©sident a annulĂ© les nominations effectuĂ©es, et les nominations des officiers de police judiciaire ont Ă©tĂ© renvoyĂ©es au comitĂ© de sĂ©lection pour un examen plus approfondi en mettant l'accent sur l'Ă©quilibre rĂ©gional, la religion et le genre des officiers.[89] Le comitĂ© recommandant les candidats a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©largi afin dâinclure deux autres membres de la communautĂ© des bailleurs de fonds.[90] Le 20 fĂ©vrier, le prĂ©sident a publiĂ© un dĂ©cret nommant les 20 officiers de police judiciaire sur la base du rĂ©examen des candidats par le comitĂ© Ă©largi et de leurs recommandations mises Ă jour.[91] Il est peu probable que les officiers de police judiciaire possĂšdent une expĂ©rience ou une formation pour enquĂȘter sur les types de crimes internationaux qui seront poursuivis. L'ONU a organisĂ© une formation pour ces enquĂȘteurs en Avril, et une formation supplĂ©mentaire, ainsi quâun mentorat et un soutien aux enquĂȘtes par des experts internationaux seront essentiels.[92] En ce qui concerne l'administration de routine, le personnel de la CPS a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă des problĂšmes technologiques de base en raison d'insuffisances fondamentales en matiĂšre dâinfrastructure dans le pays. La connectivitĂ© Internet Ă©tait un problĂšme important pour les magistrats lorsqu'ils ont pris leurs fonctions pour la premiĂšre fois ; cependant en novembre 2017, la connectivitĂ© Internet de base avait Ă©tĂ© atteinte.[93] Le ministĂšre de la Justice est Ă©galement en sous-effectif, ce qui limite la capacitĂ© Ă rĂ©agir rapidement en prenant des mesures afin de rendre le tribunal opĂ©rationnel ainsi que pour offrir une assistance Ă l'administration de la CPS.[94] Actions de sensibilisation La somme des expĂ©riences acquises dans lâadministration de la justice pour les crimes graves souligne l'importance d'efforts proactifs et dĂ©libĂ©rĂ©s pour informer les victimes et la population en gĂ©nĂ©ral sur la CPS. MĂȘme dans les meilleures circonstances, la majoritĂ© des criminels prĂ©sumĂ©s sont peu susceptibles d'ĂȘtre jugĂ©s. Il est essentiel d'essayer de rĂ©duire les malentendus qui peuvent alimenter les perceptions erronĂ©es et les faux espoirs. Des initiatives efficaces de sensibilisation peuvent aider Ă atteindre cet objectif et faire en sorte que les procĂ©dures trouvent un maximum dâĂ©cho auprĂšs des personnes ayant Ă©tĂ© les plus touchĂ©es par les crimes.[95] Une sensibilisation ciblĂ©e sera Ă©galement importante afin de s'assurer que les victimes de crimes savent qu'elles peuvent demander Ă ĂȘtre parties civiles, comment le faire, et qu'elles peuvent bĂ©nĂ©ficier dâun reprĂ©sentant lĂ©gal. La disponibilitĂ© d'informations prĂ©cises contribuera Ă©galement Ă contrer les attentes exagĂ©rĂ©es quant au fait de pouvoir agir en tant que partie civile. Les membres de la sociĂ©tĂ© civile centrafricaine attachent une grande importance au besoin de sensibilisation et ils ont affirmĂ© Ă Human Rights Watch en octobre 2017 qu'il Ă©tait nĂ©cessaire de redoubler d'efforts pour informer les Centrafricains Ă propos de la Cour et de ses objectifs. Nous avons l'impression qu'il y a un manque de connaissances sur la Cour pĂ©nale spĂ©ciale Ă l'intĂ©rieur du pays », a dĂ©clarĂ© Robert, un activiste de la sociĂ©tĂ© civile.[96] Il y a un problĂšme de communication », a ajoutĂ© Ali, un autre activiste de la sociĂ©tĂ© civile centrafricaine.[97] Les activistes ont notĂ© que les activitĂ©s de sensibilisation se limitaient Ă Bangui et aux Ă©lites, ce qui est une prĂ©occupation majeure.[98] Marie, activiste de la sociĂ©tĂ© civile, a confiĂ© Ă Human Rights Watch MĂȘme Ă Bangui, personne ne connaĂźt la Cour pĂ©nale spĂ©ciale, et les victimes, elles ne savent pas que la Cour existe ».[99] Des membres de la sociĂ©tĂ© civile ont Ă©galement exprimĂ© un fort dĂ©sir de participer Ă la sensibilisation sur la CPS, et ils ont exprimĂ© leur frustration de ne pas avoir Ă©tĂ© davantage intĂ©grĂ©s dans l'Ă©laboration d'une stratĂ©gie de sensibilisation.[100] Tout en reconnaissant que les Nations Unies ont organisĂ© des discussions initiales sur la sensibilisation avec la sociĂ©tĂ© civile, les activistes ont indiquĂ© qu'ils souhaiteraient une plus grande implication dans les plans de sensibilisation.[101] Le personnel de l'ONU travaillant avec la CPS a indiquĂ© Ă Human Rights Watch qu'il existe un engagement Ă sensibiliser sur la CPS, notant qu'une stratĂ©gie de sensibilisation avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par un consultant. Des premiers Ă©vĂ©nements de sensibilisation avaient dĂ©jĂ eu lieu, comme par exemple un Ă©vĂ©nement de sensibilisation le 17 juillet 2017 Ă Bambari auquel la CPI a Ă©galement participĂ©, et des Ă©vĂ©nements en novembre 2017 Ă Kaga Bandoro et Ouham Bossangoa.[102] Des dispositions pratiques pour poursuivre les activitĂ©s de sensibilisation Ă©taient en cours et des volontaires des Nations Unies Ă©taient formĂ©s pour mener des activitĂ©s de sensibilisation.[103] Plus rĂ©cemment, du 22 au 26 janvier 2018, la section Justice et Corrections de la MINUSCA et le PNUD ont organisĂ© cinq ateliers sur la sensibilisation Ă la CPS avec des leaders des droits humains et d'autres organisations de la sociĂ©tĂ© civile, des acteurs judiciaires, des leaders de groupes de jeunes, des associations de femmes et des journalistes locaux. L'un des objectifs des ateliers Ă©tait d'identifier les personnes qui pourraient ĂȘtre bien placĂ©es pour mener des activitĂ©s de sensibilisation sur la CPS ; celles-ci recevront une formation supplĂ©mentaire afin de renforcer leurs compĂ©tences et leur base de connaissances pour ĂȘtre Ă mĂȘme de mener des activitĂ©s de sensibilisation dans les mois Ă venir.[104] Ce sont des Ă©tapes prĂ©cieuses car les Centrafricains devraient jouer un rĂŽle majeur dans la sensibilisation sur la CPS. Ils seront beaucoup mieux placĂ©s pour apprĂ©cier le genre de questions et de prĂ©occupations de la population en gĂ©nĂ©ral en ce qui concerne la CPS et pour y rĂ©pondre d'une maniĂšre qui trouvera un Ă©cho auprĂšs de la population. Relations avec la CPI En plus de mener des enquĂȘtes et des poursuites,[105] notamment concernant les personnes impliquĂ©es dans des crimes internationaux aux plus hauts niveaux de responsabilitĂ©, la participation de la CPI en RĂ©publique centrafricaine peut contribuer Ă renforcer la responsabilitĂ© au niveau national. En vertu de ce que l'on appelle le principe de complĂ©mentaritĂ©, la CPI est un tribunal de dernier recours, qui intervient uniquement lorsque les autoritĂ©s nationales sont incapables ou refusent de juger des affaires au niveau national. Mais mĂȘme lorsque la CPI a lancĂ© ses propres enquĂȘtes, ses reprĂ©sentants et membres du personnel peuvent collaborer avec les autoritĂ©s nationales pour renforcer les capacitĂ©s et la volontĂ© politique de soutenir des poursuites et des enquĂȘtes supplĂ©mentaires. En effet, Ă©tant donnĂ© que la CPI est susceptible de ne juger qu'un nombre limitĂ© de cas dans chaque pays de situation, ses efforts pour encourager les poursuites nationales pourraient ĂȘtre un Ă©lĂ©ment essentiel afin dâaccroĂźtre la portĂ©e de la Cour et son hĂ©ritage Ă long terme.[106] La CPI n'est pas, et ne devrait pas ĂȘtre, censĂ©e fonctionner comme une agence de dĂ©veloppement, mais il existe un certain nombre de façons concrĂštes dont la CPI peut contribuer aux efforts de renforcement des capacitĂ©s, notamment en partageant avec des collĂšgues centrafricaines son expertise en droit pĂ©nal international, ainsi quâen matiĂšre dâenquĂȘtes et de protection des victimes et des tĂ©moins.[107] La CPI a dĂ©jĂ offert une formation aux juges de la CPS, qui se sont engagĂ©s Ă contribuer Ă la formation des enquĂȘteurs de la CPS, et ce type dâaide devrait ĂȘtre maintenu.[108] La CPI devrait Ă©galement adopter une approche proactive pour encourager une stratĂ©gie de poursuites efficaces par la CPS, notamment avec une assistance sur des cas spĂ©cifiques lorsque cela est possible. Cette approche est conforme Ă la politique de la CPI, consistant Ă fournir aux autoritĂ©s nationales les informations collectĂ©es par le Bureau qui pourraient ĂȘtre utiles Ă leurs procĂ©dures nationales, sous rĂ©serve de l'existence d'un systĂšme local crĂ©dible de protection des juges ou des tĂ©moins, de lâintĂ©gritĂ© des procĂ©dures nationales, et d'autres mises en garde de sĂ©curitĂ©. »[109] Il sera Ă©galement nĂ©cessaire que la CPS et la CPI coordonnent leurs activitĂ©s de sensibilisation afin que leurs efforts soient complĂ©mentaires et de rĂ©duire la confusion des rĂŽles de ces deux institutions diffĂ©rentes.[110] En mars 2018, la procureure de la CPI et le procureur spĂ©cial de la CPS ont Ă©changĂ© des lettres sur la coopĂ©ration lors d'une visite de la procureure de la CPI Ă Bangui. Selon un membre du personnel de la CPI, ces lettres constituent un bon dĂ©but » de coopĂ©ration entre la CPS et la CPI et fournissent tout ce qui devrait ĂȘtre inclus dans un protocole d'entente officiel qui pourrait ĂȘtre examinĂ© Ă un stade ultĂ©rieur, si cela est jugĂ© nĂ©cessaire.[111] Financement La situation financiĂšre de la CPS reste extrĂȘmement difficile.[112] La CPS dĂ©pend des contributions volontaires et des Nations Unies. Et son budget est complexe du fait que les fonds sont disponibles Ă partir d'une mosaĂŻque de sources, dont certaines restreignent les types de travail qui peuvent ĂȘtre soutenus par le financement.[113] Des dons individuels gouvernementaux ont Ă©tĂ© faits Ă ce jour par les Ătats-Unis, la France et les Pays-Bas, et les gouvernements soutiennent Ă©galement la Cour en dĂ©tachant des magistrats et d'autres professionnels Ă la Cour.[114] Le soutien des Nations Unies provient des budgets de la MINUSCA et du PNUD, notamment les budgets pour les fonds de projets discrĂ©tionnaires et pour le financement rĂ©gulier.[115] Selon les documents de janvier 2018 prĂ©parĂ©s par le personnel de lâONU, la CPS aura besoin de 10 Ă 13,3 millions de dollars US par an pour fonctionner au cours des cinq prochaines annĂ©es, ce qui reprĂ©sente un budget modeste comparĂ© Ă d'autres tribunaux de crimes de guerre.[116] Pour 2018, le dĂ©ficit de financement est de 5 100 104 dollars US sur un budget estimĂ© Ă 10,7 millions de dollars US.[117] La MINUSCA devrait chercher Ă allouer environ 5 millions de dollars US Ă la CPS pour son budget 2018-19, ce qui contribuerait grandement Ă rĂ©duire les dĂ©ficits de financement de 2018 et 2019.[118] En outre, l'Union europĂ©enne a rĂ©cemment exprimĂ© son intĂ©rĂȘt pour une contribution Ă©ventuelle au financement de la Cour.[119] Si ce financement est confirmĂ©, la CPS pourrait ĂȘtre en mesure de couvrir davantage de ses fonctions de base telles que le paiement des salaires des juges pour lâannĂ©e 2018.[120] Cependant, certaines lacunes dans le financement des dĂ©penses de 2018 sont encore prĂ©vues, et le financement pour 2019 et au-delĂ n'a pas encore Ă©tĂ© obtenu.[121] Les Ătats devraient faire en sorte que la CPS dispose de tous les fonds nĂ©cessaires pour fonctionner efficacement. Sinon, l'occasion de rendre la justice dans un pays oĂč cela est si nĂ©cessaire et si dĂ©sirĂ© sera gĂąchĂ©e. De plus, le financement devrait ĂȘtre fourni de façon constante et soutenue. Dans le cas contraire, on peut s'attendre Ă ce que les responsables de la Cour consacrent beaucoup de temps Ă la collecte de fonds au lieu de faire avancer les fonctions essentielles de la Cour, comme cela s'est produit avec d'autres tribunaux chargĂ©s des crimes de guerre.[122] Remerciements Les recherches de ce rapport ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par Elise Keppler, directrice adjointe du Programme Justice internationale Ă Human Rights Watch, et par Lewis Mudge, chercheur senior au sein de la division Afrique. Il a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par Keppler, avec des contributions de Mudge. Manon Dantin, Sebastian Dutz et Marryum Kahloon, stagiaires au sein du Programme Justice internationale, ont fourni une aide Ă la recherche, Ă la vĂ©rification des faits et pour la recherche de citations. Ce rapport a Ă©tĂ© revu par Hilary Margolis, chercheuse au sein de la division Droits des femmes ; Akshaya Kumar, directrice adjointe du plaidoyer auprĂšs des Nations Unies ; Aisling Reidy, conseillĂšre juridique senior, et Babatunde Olugboji, directeur adjoint de la division Programmes. Une aide rĂ©dactionnelle a Ă©tĂ© apportĂ©e par Anjelica Jarrett, associĂ©e au sein du Programme Justice internationale. La mise en page et la production ont Ă©tĂ© coordonnĂ©es par Fitzroy Hepkins, responsable administratif ; et par JosĂ© Martinez, coordinateur senior. Le rapport a Ă©tĂ© traduit en français par Danielle Serres et vĂ©rifiĂ© par Peter Huvos, Ă©diteur du site Web français, ainsi que par Jim Wormington, chercheur auprĂšs de la division Afrique de Human Rights Watch. Human Rights Watch remercie les personnes qui se sont entretenues avec nous pour ce rapport, ainsi que les donateurs qui ont financĂ© ce travail.
DĂ©finition DĂ©finition de assises âââ Votre navigateur ne prend pas en charge audio. nom fĂ©minin pluriel Session de la juridiction appelĂ©e cour d'assises, qui juge les crimes et certains dĂ©lits ; cette cour. PrĂ©sident d'assises. Ătre envoyĂ© aux assises, jugĂ© pour un crime. RĂ©union d'un parti politique, d'un syndicat. â congrĂšs. Le parti a tenu ses assises Ă Paris. SynonymesExemplesPhrases avec le mot assisesIl faut alors percevoir des allocations familiales et acheter, ou louer, une voiture de 5 places assises premiĂšres assises, en fĂ©vrier 2017, Ă©taient orientĂ©es vers l'ouverture et la 31/01/2018Mais aprĂšs un appel du parquet et de la partie civile, les policiers ont finalement Ă©tĂ© renvoyĂ©s aux 14/01/2019Des textes constitutionnels limitent l'utilisation des recettes des taxes spĂ©cifiques assises sur les biens immobiliers au financement des infrastructures publiques pour la construction de Ă©conomiques de l'OCDE, 2011 des plates-formes, supports des neuf Ă©oliennes, a suivi, tout comme les assises en bĂ©ton de 2,8 m de profondeur et 23 m de 09/12/2020Il faut dĂšs lors relever l'inexactitude de ce projet, une inexactitude constituĂ©e par ses assises politiques et en rĂȘvant, il se retourna, et ses yeux rencontrĂšrent le bouton de cuivre de la porte qui le sĂ©parait de la salle des Hugo 1802-1885 Ces exemples proviennent de sites partenaires externes. Ils sont sĂ©lectionnĂ©s automatiquement et ne font pas lâobjet dâune relecture par les Ă©quipes du Robert. En savoir plus.
VĂ©rifiĂ© le 30 dĂ©cembre 2021 - Direction de l'information lĂ©gale et administrative Premier ministre, MinistĂšre chargĂ© de la justiceLes juridictions pĂ©nales jugent les personnes physiques ou morales soupçonnĂ©es d'avoir commis une infraction contravention, dĂ©lit ou crime. Selon la gravitĂ© de l'infraction, la juridiction ou tribunal ne sera pas la mĂȘme. Des peines de prison ou d'amende peuvent ĂȘtre tribunal de policeLe tribunal de police juge les contraventions commises par des personnes majeures par exemple, pour un grand excĂšs de vitesse.Voir la page "Le tribunal de police" sur le site chargĂ© de la justiceLe tribunal correctionnelLe tribunal correctionnel juge les dĂ©lits commis par des personnes majeures passibles d'emprisonnement jusqu'Ă 10 ans et d'autres peines amendes, peines complĂ©mentaires, travail d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Par exemple, pour des violences la page "Le tribunal correctionnel" sur le site chargĂ© de la justiceLa cour d'assisesLa cour d'assises juge les crimes infractions les plus graves passibles de la rĂ©clusion jusqu'Ă la perpĂ©tuitĂ© en premiĂšre instance et en appel. Par exemple, pour meurtre. Un jury de citoyens tirĂ©s au sort participe Ă la dĂ©cision sur la certains dĂ©partements Ardennes, Calvados, Cher, Moselle, RĂ©union, Seine-Maritime, Yvelines, une expĂ©rimentation est en cours la cour criminelle juge les auteurs majeurs des crimes les moins graves depuis le 1er septembre cour criminelle sera gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans tous les dĂ©partements Ă partir du 1er janvier la page "La cour d'assises" sur le site chargĂ© de la justiceJuridictions pour les mineurs avant le 30 septembre 2021 schĂ©ma de la chaĂźne pĂ©naleUn mineur ne peut pas ĂȘtre jugĂ© par un tribunal ordinaire. Ils doivent ĂȘtre jugĂ©s devant des juridictions spĂ©cialisĂ©es comme le tribunal pour enfants ou la cour d'assises des la page "Juridictions pour les mineurs avant le 30 septembre 2021 schĂ©ma de la chaĂźne pĂ©nale" sur le site [application/pdf - KB]MinistĂšre chargĂ© de la justiceQui peut m'aider ?Trouvez les acteurs qui peuvent rĂ©pondre Ă vos questions dans votre rĂ©gionQuestions ? RĂ©ponses !Cette page vous a-t-elle Ă©tĂ© utile ?
Haute Cour et Cour de justice de la RĂ©publique Haute Cour La Haute Cour succĂšde Ă la Haute Cour de justice - tribunal pĂ©nal particulier compĂ©tent pour juger le PrĂ©sident de la RĂ©publique - créée par les lois constitutionnelles de la TroisiĂšme RĂ©publique. Selon les dispositions initiales de la Constitution le tribunal Ă©tait composĂ© de membres Ă©lus, en leur sein et en nombre Ă©gal, par l'AssemblĂ©e nationale et par le SĂ©nat. L'ordonnance n° 59-1 du 2 janvier 1959 portant loi organique sur la Haute Cour de justice prĂ©cisait que les 24 juges Ă©taient Ă©lus pour la durĂ©e de leur mandat parlementaire et qu'ils prĂȘtaient serment devant l'assemblĂ©e dont ils Ă©taient membres. L'article 68 de la Constitution disposait initialement que le PrĂ©sident de la RĂ©publique n'Ă©tait responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison, ne pouvant ĂȘtre mis en accusation que par les deux assemblĂ©es statuant par un vote identique au scrutin public et Ă la majoritĂ© absolue des membres les composant, et Ă©tant jugĂ© par la Haute Cour de justice. Dans une dĂ©cision n° 98-408 DC du 22 janvier 1999 - TraitĂ© portant Statut de la Cour pĂ©nale internationale document sur le site du Conseil, le Conseil constitutionnel a indiquĂ© "qu'il rĂ©sulte de l'article 68 de la Constitution que le PrĂ©sident de la RĂ©publique, pour les actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions et hors le cas de haute trahison, bĂ©nĂ©ficie d'une immunitĂ© ; qu'au surplus, pendant la durĂ©e de ses fonctions, sa responsabilitĂ© pĂ©nale ne peut ĂȘtre mise en cause que devant la Haute Cour de justice, selon les modalitĂ©s fixĂ©es par le mĂȘme article..." Si les deux assemblĂ©es du Parlement devaient adopter dans les mĂȘmes termes une rĂ©solution portant mise en accusation du PrĂ©sident de la RĂ©publique, une commission composĂ©e de 5 magistrats de la Cour de cassation avait Ă instruire les faits incriminĂ©s et Ă dĂ©cider du renvoi de l'affaire devant la Haute Cour de justice. Les dĂ©bats devant cette Cour devaient suivre les rĂšgles du code de procĂ©dure pĂ©nale en matiĂšre criminelle. Toutefois, l'arrĂȘt de la Haute Cour de justice n'Ă©tait susceptible ni d'appel, ni de pourvoi en cassation. La rĂ©vision constitutionnelle du 23 fĂ©vrier 2007 Loi constitutionnelle n° 2007-238 du 23 fĂ©vrier 2007 portant modification du titre IX de la Constitution publiĂ©e au Journal Officiel du 24 fĂ©vrier 2007 [sur le site LĂ©gifrance] a profondĂ©ment transformĂ© le rĂ©gime de responsabilitĂ© du PrĂ©sident de la RĂ©publique qui se traduisait antĂ©rieurement par une irresponsabilitĂ© de principe, sauf le cas de haute trahison, et avait donnĂ© lieu Ă des interprĂ©tations divergentes du Conseil constitutionnel dĂ©cision n° 98-408 DC du 22 janvier 1999 et de la Cour de cassation Cass. plĂ©n. 10 octobre 2001 M. Breisacher. Lâarticle 67 de la Constitution prĂ©voit dĂ©sormais que le PrĂ©sident de la RĂ©publique est irresponsable pour les actes accomplis en cette qualitĂ© sauf dans les hypothĂšses de compĂ©tence de la Cour pĂ©nale internationale art. 53-2 ou de la Haute Cour art. 68. En outre, sâagissant des actes accomplis avant le dĂ©but de son mandat ou dĂ©pourvus de lien avec celui-ci, le PrĂ©sident de la RĂ©publique ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autoritĂ© administrative française, ĂȘtre requis de tĂ©moigner non plus que de faire lâobjet dâune action, dâun acte dâinformation, dâinstruction ou de poursuite. Cette inviolabilitĂ© temporaire couvre ainsi tant le champ civil et administratif que le champ pĂ©nal, la rĂ©paration et la sanction. En contrepartie, il est expressĂ©ment prĂ©vu que tout dĂ©lai de prescription et de forclusion est suspendu et que les instances et procĂ©dures auxquelles il est ainsi fait obstacle pourront reprendre un mois aprĂšs la cessation des fonctions du PrĂ©sident de la RĂ©publique. Lâarticle 68 institue une procĂ©dure originale de destitution du PrĂ©sident de la RĂ©publique en cas de manquement Ă ses devoirs manifestement incompatible avec lâexercice de son mandat, notion qui nâest dĂ©finie ni par la nature, ni par la gravitĂ© du manquement mais par son caractĂšre inconciliable avec la poursuite du mandat. Afin dâen souligner le caractĂšre politique, la destitution est prononcĂ©e par le Parlement tout entier rĂ©uni en Haute Cour, instance qui remplace la Haute Cour de justice. La procĂ©dure de saisine et de dĂ©cision de la Haute Cour obĂ©it Ă des rĂšgles particuliĂšrement strictes et exigeantes. La Haute Cour doit ĂȘtre saisie par une rĂ©solution adoptĂ©e par chacune des deux assemblĂ©es. Une fois rĂ©unie, elle se prononce Ă bulletins secrets sur la destitution dans un dĂ©lai dâun mois. Les dĂ©cisions de rĂ©union de la Haute Cour et de destitution doivent ĂȘtre prises Ă la majoritĂ© des deux tiers des membres composant lâassemblĂ©e concernĂ©e ou la Haute Cour, sans dĂ©lĂ©gation de vote, et seuls les votes favorables Ă la dĂ©cision Ă©tant recensĂ©s. Les dispositions de cet article seront prĂ©cisĂ©es par une loi organique. Voir aussi Le PrĂ©sident de la RĂ©publique Cour de justice de la RĂ©publique DĂ©putĂ©s Ă©lus membres de la Cour de justice de la RĂ©publique A l'occasion de la rĂ©vision introduite par la loi constitutionnelle n° 93-952 du 27 juillet 1993, le titre X de la Constitution, relatif Ă la responsabilitĂ© pĂ©nale des membres du Gouvernement, a substituĂ© Ă leur jugement par la Haute Cour de Justice pour les crimes et dĂ©lits commis dans l'exercice de leur fonction, une procĂ©dure devant une nouvelle juridiction pĂ©nale, la Cour de justice de la RĂ©publique. L'article 68-3 prĂ©voit que cette nouvelle procĂ©dure s'applique rĂ©troactivement aux faits commis avant son adoption. L'article 68-1 indique que les membres du Gouvernement sont pĂ©nalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiĂ©s crimes ou dĂ©lits au moment oĂč ils ont Ă©tĂ© commis, qu'ils sont jugĂ©s par la Cour de justice de la RĂ©publique qui, Ă la diffĂ©rence de la Haute Cour de justice, est liĂ©e par la dĂ©finition des crimes et dĂ©lits ainsi que par la dĂ©termination des peines telles qu'elles rĂ©sultent de la loi. Selon l'article 68-2, la Cour de justice de la RĂ©publique comprend quinze juges douze parlementaires Ă©lus, en leur sein et en nombre Ă©gal, par l'AssemblĂ©e nationale et par le SĂ©nat et trois magistrats du siĂšge Ă la Cour de cassation, dont l'un prĂ©side la Cour. Toute personne qui se prĂ©tend lĂ©sĂ©e par un crime ou un dĂ©lit commis par un membre du Gouvernement dans l'exercice de ses fonctions peut porter plainte auprĂšs d'une commission des requĂȘtes composĂ©e de magistrats. Cette commission ordonne soit le classement de la procĂ©dure, soit sa transmission au procureur gĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de cassation aux fins de saisine de la Cour de justice de la RĂ©publique. Le procureur gĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de cassation peut aussi saisir d'office la Cour de justice de la RĂ©publique sur avis conforme de la commission des requĂȘtes. La loi organique n° 93-1252 du 23 novembre 1993 prĂ©voit que la Cour de justice de la RĂ©publique vote, aprĂšs la clĂŽture des dĂ©bats, sur chaque chef d'accusation Ă la majoritĂ© absolue par bulletins secrets puis sur l'application de la peine infligĂ©e Ă un accusĂ© dĂ©clarĂ© coupable. Son arrĂȘt peut faire l'objet d'un pourvoi en cassation. Si l'arrĂȘt est cassĂ©, la Cour de justice doit ĂȘtre entiĂšrement recomposĂ©e avant de juger Ă nouveau l'affaire. [Textes relatifs aux pouvoirs publics] Voir aussi - le dĂ©cret n° 95-692 du 9 mai 1995 relatif au rĂ©gime indemnitaire des membres de la Cour de justice de la RĂ©publique, de la commission d'instruction et de la commission des requĂȘtes instituĂ©es prĂšs cette juridiction ainsi que des magistrats y exerçant le ministĂšre public - adresse informations mises Ă jour par la Direction de lâinformation lĂ©gale et administrative, base de donnĂ©es DILA
Par Lea Hourcade 15/07/2019 Esclavage, gĂ©nocides, torture⊠sont des crimes trĂšs graves, sanctionnĂ©s non seulement en droit français, mais Ă©galement en droit international. Ils sont qualifiĂ©s de crimes contre lâhumanitĂ©. La dĂ©finition exacte du crime contre lâhumanitĂ© Ătabli Ă lâarticle 7 du Statut de Rome le crime contre lâhumanitĂ© est imprescriptible. On parle de crime contre lâhumanitĂ© sâil est commis dans le cadre dâune attaque gĂ©nĂ©ralisĂ©e ou systĂ©matique lancĂ©e contre toute population civile et en connaissance de cette attaque. Sont visĂ©s par la dĂ©finition Le meurtre Lâextermination La rĂ©duction en esclavage La dĂ©portation ou le transfert forcĂ© de la population Lâemprisonnement ou une autre forme de privation grave de libertĂ© physique en violation des dispositions fondamentales du droit international La torture Le viol, lâesclavage sexuel, la prostitution forcĂ©e, la grossesse forcĂ©e, la stĂ©rilisation forcĂ©e ou tout autre forme de violence sexuelle de gravitĂ© comparable La persĂ©cution de tout groupe ou de toute collectivitĂ© identifiable pour des motifs dâordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste, ou en fonction dâautres critĂšres universellement reconnus comme inadmissibles en droit international, en corrĂ©lation avec tout acte visĂ© dans le prĂ©sent paragraphe ou tout crime relevant de la compĂ©tence de la Cour La disparition forcĂ©e de personnes Le crime dâapartheid Dâautres actes inhumains de caractĂšre analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves Ă lâintĂ©gritĂ© physique ou Ă la santĂ© physique ou mentale. En droit français La loi du 26 dĂ©cembre 1964 a inscrit le crime contre lâhumanitĂ© dans le Code pĂ©nal français en renvoyant, avec un article, aux dĂ©finitions donnĂ©es par la charte internationale du tribunal international de Nuremberg et Ă la rĂ©solution des Nations Unies du 13 dĂ©cembre 1946. Ce crime est imprescriptible câest le seul en droit français et peut-ĂȘtre donc ĂȘtre jugĂ© sans aucun dĂ©lai dans le temps. La peine encourue est la rĂ©clusion Ă perpĂ©tuitĂ©. En France, Paul Touvier et Klaus Barbie ont tous les deux Ă©tĂ© jugĂ©s pour crime contre lâhumanitĂ© et, comme peine, ont reçu la rĂ©clusion criminelle Ă perpĂ©tuitĂ©. Maurice Papon quant Ă lui a Ă©tĂ© reconnu coupable de complicitĂ© de crime contre lâhumanitĂ© et a Ă©copĂ© de dix ans de rĂ©clusion criminelle. Besoin d'un avocat ? 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Le Greffe La procureure de la CPI est dâorigine gambienne et sâappelle Fatou Bensouda. De nombreuses affaires sont en cours. La plupart visent des pays africains RDC, Ouganda, Darfour et Soudan, RĂ©publique centrafricaine, Kenya, Libye, CĂŽte dâIvoire, Mali, Burundi, et depuis 2016, pour la premiĂšre fois, un pays europĂ©en, la GĂ©orgie. Par ailleurs, dâautres affaires sont dans le collimateur de la CPI, certaines tenues secrĂštes, dâautres non En dĂ©cembre 2017, une enquĂȘte est ouverts sur les crimes commis en Afghanistan y compris ceux commis par les forces amĂ©ricaines et la CIA RĂ©ouverture en 2014 dâun examen prĂ©liminaire des crimes allĂ©guĂ©s de lâarmĂ©e britannique en Irak. EnquĂȘte sur les crimes commis lors de la guerre Ă©clair entre la Russie et la GĂ©orgie. Examen prĂ©liminaire ouvert sur les crimes commis en Palestine depuis que lâAutoritĂ© palestinienne a adhĂ©rĂ© au traitĂ© de la CPI en 2015. Dans lâattente de leur procĂšs, les suspects sont dĂ©tenus Ă la prison de la CPI, la prison Scheveningen. Câest lĂ que se trouve par exemple Laurent Gbagbo, ancien prĂ©sident de la CĂŽte dâIvoire. Les critiques Ă lâencontre de la CPI Bilan mitigĂ©, dossiers mĂ©diocres, mauvaise gouvernance, indĂ©pendance parfois douteuse⊠sont reprochĂ©s Ă la CPI. Ainsi, les grandes puissances ont tendance Ă brandir le spectre de la CPI envers certains pays dont elles nâapprĂ©cient pas le dirigeant. Ă lâinverse, ces mĂȘmes puissances menacent la Cour quand ses choix desservent leurs intĂ©rĂȘts nationaux. Par ailleurs, depuis 2003, une vingtaine de suspects sont venus Ă La Haye. Huit non-lieux ont Ă©tĂ© prononcĂ©s et deux ont Ă©tĂ© acquittĂ©s. Câest donc la moitiĂ© des affaires qui sâest effondrĂ©e. Seulement trois condamnations ont Ă©tĂ© prononcĂ©es. Finalement, le crime contre lâhumanitĂ©, que ce soit en droit français ou en droit international, est compliquĂ© Ă juger. Il doit en effet faire lâobjet de tractations politiques tout en prenant en compte la souffrance des victimes. Navigation de lâarticle Besoin d'un avocat ? Nous vous mettons en relation avec lâavocat quâil vous faut, prĂšs de chez vous Trouver mon Avocat Articles similaires
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